Espagne, Tui
Le vendredi 20 octobre je
quittais la Villa Thébaïde pour être "on the road again" vers le Portugal.
En route je m’arrêtais à Martigues chez PSI pour faire changer la caméra de recul
où je rencontrais un équipage avec lequel j’avais eu un rendez-vous à la
frontière du Costa-Rica,
ici.
Je partis de Martigues vers midi pour
bivouaquer sur une aire de service peu avant la frontière espagnole
sans contrôle, Espace Schengen. Le samedi matin j’abandonnais sans
regret le parking sous la pluie pour m’arrêter à 19h30 sur le petit
parking de Tui à la frontière du Portugal où se trouvaient déjà deux camping-cars british, le
Brexit n’est pas encore institué ! Pour me préparer à visiter le
Portugal je restais le dimanche sous un soleil timide à 17 m d’altitude.
La ville de Tui est une étape sur la route de pèlerinage de Porto à Santiago de
Compostela. J'avais parcouru 1.560 km en deux jours.
Le tracé GPS de la route
de Tui à Viana do Castelo
du 2017/10/23 au 2017/10/25
Portugal, Melgaço
Le lundi 23 octobre j’entrais au Portugal par un pont Eiffel avec un
décalage horaire de moins une heure avec la France, en effet l’heure légale du
Portugal est celle du méridien de Greenwich. La journée s’annonçait
ensoleillée avec un fond de l’air frais. Cette première journée je la
jouais petit-bras pour prendre mes repères en parcourant la vallée du
Minho, frontière avec l’Espagne. Valença est la ville jumelle de Tui de
part et d’autre du Minho. Ce sont deux villes fortifiées dès le 14e
siècle pour garantir l’indépendance des deux états. D’ailleurs les deux
autres villes de la vallée sont aussi fortifiées à la Vauban, Monçao et
Melgaço où j’établis mon bivouac dès 14h00. En route je fis un détour
pour prendre de la hauteur au Monte de Faro. Je m’arrêtais donc de bonne
heure car il semblerait que les lundis tout soit fermé, sauf les
églises, Dieu est toujours disponible pour ses ouailles !
Valença, Monte de Faro & Melgaço, click la photo pour ouvrir la galerie
Ponte de Lima
La journée du 24 octobre
était dédiée à la Serra da Peneda qui me permit d’explorer un château en
ruine et surtout de spectaculaires greniers à grains, espigueiros,
réalisés en granit juchés sur pilotis et surmontés de croix chrétiennes
pour le séchage des grains. En route après la montée au château
j’escaladais les 300 marches du Santuario de Nossa Senhora da Peneda
pour l’absolution de mes fautes ! J’échouais harassé à Ponte de Lima
pour admirer un splendide pont romain de 277m de long et de 16 arches
pour 4 mètres de largueur. Certes il fut restauré au 14e
siècle. Pour me gratifier je m’installais à la terrasse d’un café
face au pont pour déguster un verre de Vinho Verde, rafraichissant ! Puis je
parquais le camion au bord du fleuve Lima pour une nuit réparatrice
après le travail administratif.
Serra da Peneda, click la photo pour ouvrir la galerie
|
Azulejos, tableau fait de carreaux de terre cuite |
Viana do Castelo
La ville est tournée vers
la mer entre le fleuve et la montagne. Elle doit sa richesse au commerce
avec le Brésil. Le centre historique s’organise autour de la Praça da
Républica bordée de jolies maisons de style Manuélin et Renaissance. De
l’ancien hôtel de ville ne subsiste que la face à côte de l’hôpital de
la Miséricorde dont l’église offre des murs couverts d’azulejos et le
maitre-autel de bois doré. Bien sûr d’autres églises attirent le chaland
en quête de lieu de recueillement. A l’est de la ville à défaut d’un
pont romain se trouve un pont Eiffel enjambant le fleuve Lima. Je ne
visitais par le musée des Arts décoratifs au motif de No Photo.
J’établis mon bivouac sur l’immense parking au bord du fleuve par
paresse de chercher un autre endroit.
Viana do Castelo, click la photo pour ouvrir la galerie
|
A estação |
Le tracé GPS de la route
de Viana do Castelo à Bragança
du 2017/10/26 au 2017/10/28
Gérès
Je quittais Viana do
Castelo à la pointe du jour car prenant l’autoroute je devais trouver la
borne Easytoll pour enregistrer ma carte de crédit et la plaque
d’immatriculation de mon véhicule car les autoroutes du nord et du
centre du Portugal sont FreeFlow. Elle se trouve à côté de l’aire de
service au sud de Viana, bingo je la trouvais. Je poursuivis ma route
jusqu’à Braga où j’avais repéré un parking en surface près du
centre-ville. Je commençais mon parcours initiatique vers 9h00 pour
l’achever à 12h00 retour au camion. J’avais fait une sélection drastique
pour économiser mes jambes et ma pathologie ! La cathédrale retint mon
attention avec ses chapelles, son maitre-autel et surtout ses deux
buffets d’orgue de part d’autre de la nef. Le trésor exposait quelques
belles pièces d’orfèvrerie en or incrustées de pierres précieuses.
Ensuite je visitais le Palacio dos Biscainhos hébergeant le musée
éponyme exposant notamment un somptueux chapelet tibétain de têtes de
mort en ivoire. De retour au camion je passais devant l’antigo Paço
Episcopal en face d’un jardin où trône la fontaine de Sainte Barbe. A
environ quatre kilomètre j’escaladais un grand nombre de marches pour
admirer le sanctuaire de Bom Jesus précédé d’un monumental escalier
baroque. Après deux sanctuaires chrétiens atteints dans la douleur
j’espère que mon karma s’est amélioré ; je suis un fervent œcuméniste !
J’allais poser mon bivouac sur un parking peu avant Gérès au bord d’un lac artificiel.
 |
 |
Borne Easytoll |
Braga, click la photo pour ouvrir la galerie
|
A estação |
 |
 |
Bivouac at the bridge |
Pitoes das Junias-Mosteiro
Le vendredi 27 octobre je
parcourais la Haute vallée du Cavado avec pour objectif de visiter les
ruines romanes d’un monastère bénédictin construit au 9e
siècle à l’époque wisigothique. En route je découvris les ravages des
récents incendies du début octobre ; j’ai beaucoup de difficultés à
croire à des déclenchements dus à des conditions climatiques extrêmes.
D’ailleurs les autorités administratives ont laissé entendre à des actes
intentionnels ! Beaucoup de villages sont accrochés à flanc de
montagne ; je suis surpris de la densité d’urbanisation du Portugal.
Certes après deux années passées aux Amériques je suis revenu dans la
vielle Europe où l’espace est restreint. Mes bivouacs ont été des
parkings, je suis heureux de pouvoir rester en pleine nature quoiqu’il
semble que le camping sauvage soit prohibé au Portugal.
Les lecteurs pourront
s’étonner de ma prose parsemée d’anglicismes. Je les incite à lire
l’ouvrage de Régis Debray, "Civilisation, comment nous sommes devenus
Américains". Préoccupant !
Mosteiro, click la photo pour ouvrir la galerie
Bragança
Au menu du 28 octobre je
visitais à Chaves le pont romain construit sous l’empereur Trajan au 2e
siècle. Puis à l’entrée de Bragança le monastère bénédictin de Castro de
Avelas construit 12e siècle dont il ne reste que l’abside et
le clocher en avant-scène. Bragança est une ville frontière dont
la ville basse est autour de la cathédrale à la Paça da Sé. La ville
haute est entourée de muraille et se groupe au pied du donjon haut de 33
mètres. L’aire de service réservée aux camping-cars est au pied de la
ville haute. Cette partie du Portugal est située en moyen montagne avec
une altitude d’environ 1100 mètres. La route dont la surface est de bonne
qualité, serpente en montagnes russes parmi des pâturages étriques et de
vignes maigrichonnes.
Chaves, mosteiro, Bragança, click la photo pour ouvrir la galerie
|
Azulejos, tableau fait de carreaux de terre cuite |
Le tracé GPS de la route
de Bragança à Freixo de Espada-a-Cinta
du 2017/10/29 au 2017/10/29
Freixo de Espada-a-Cinta
Le dimanche 29 octobre fut
encore une belle journée quasi printanière bien que la température
matinale fut de 11°C. Malgré tout la forêt avait pris des teintes
automnales mais de-ci de-là les incendies avaient laissé des traces à
flanc de montagne laissant augurer des écobuages sauvages ! Je fis trois
arrêts. Le premier à Miranda do Douro visitant la vielle ville ceinturée
de ses murailles médiévales avec au centre la cathédrale dotée d’un
somptueux retable d’Hernandez et Velázquez ainsi que d’un enfant Jésus
coiffé d’un haut-de-forme et agrémenté d’une garde-robe complète. Puis
je fis un détour pour voir l’un des cinq barrages construit sur le Douro
frontière naturelle avec l’Espagne. Finalement à Freixo de
Espada-a-Cintra l’ancienne ville fortifiée dont il ne reste que le
donjon surplombant la cathédrale et le cimetière était déserte et les
curiosités fermées aux touristes. Au loin j’ai entouré les tours de
télécommunication au pied desquelles j’ai bivouaqué.
Miranda do Douro, Freixo de Espada-a-Cinta, click la photo pour ouvrir la galerie