Rapport de fin du voyage en Chine
Bilan des conditions du voyage
Pertinence de ce voyage en camping-car |
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Remerciements:
-- A mon frère et à ma belle-soeur, sans leur dévouement ce voyage et la
poursuite du projet de tour du monde n'aurait pu se faire.
--A mes amis:
---- Yves Polge pour son aide lors de l'étude du voyage en Chine avec l'agence
chinoise,
---- Michel Wehrlé et Patrice Rozier pour leur support et l'envoi de
pièces détachées,
---- Henriette et Roland Perrin pour leur appui lors des tensions avec
l'autre équipage du groupe.
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Arrivé à Katmandu, il est temps
de faire à chaud un bilan du voyage en Chine et de présenter des suggestions. Le
but n'est ni d'être exhaustif ni objectif. Il s'agit de faire part de mes
impressions, de ce que j'ai ressenti et parfois subi involontairement. Il
s'agit d'un "bulletin d'humeur", de réflexions destinées aux candidats
voyageurs en camping-car à destination de ce pays lointain. Prenons garde de
ne pas se laisser emporter par le mythe de la Route de la Soie ou du voyage de
Marco Polo. Il n'y a pas d'Aventure, mais des difficultés de tous ordres, des
fatigues, des agacements et des tensions dans le groupe.
Qu'il ne me soit pas fait de procès d'intention si j'ai omis certains aspects
ou si mes propos peuvent déplaire. Je laisse aux autres membres du groupe le
soin de compléter mes lacunes et de faire part de leurs vécus. |
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GPS tracklog du voyage en chine |
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I Les équipages:
Le groupe était composé de trois équipages, un 4x4 Toyota aménagé avec deux personnes, un
camion Unimog avec deux personnes et un camion MAN avec moi-même en solo, le
webmestre.
1.1 Les personnes:
Très vite il est apparu que les motivations et la préparation du voyage
étaient inégales. La Chine comme la Mongolie et à moindre degré l'Ukraine et
la Russie requièrent la possession de guides, de cartes et la lecture
préalable d'ouvrages d'art et de comptes-rendus de voyages d'auteurs sérieux. Tel ne fut pas le
cas. L'impréparation était manifeste. Personnellement, j'avais étudié et
publié dès le mois d'octobre 2005, des notes, des réflexions et un plan de
route qui appelaient à un dialogue qui n'eut jamais lieu.
Ce type de voyage s'adresse à des personnes qui souhaitent aller à la
rencontre d'autres civilisations, d'autres cultures et par voie de conséquence
d'autres religions. Il implique de nombreuses visites, de monuments, de
temples, de monastères et de musées. Le coût de ces visites n'est pas
négligeable. Pour moi seul qui les ait toutes faites, il ressort à 400 euros.
Ce voyage n'est pas destiné aux "rouleurs" et autres "franchiseurs de dunes".
Bien souvent le jugement du Général de Gaulle porté sur les français me revint
à l'esprit.
L'aspect santé et la condition physique doit aussi être abordé. J'aurai
l'occasion d'y revenir, ce voyage implique beaucoup de kilomètres dans des
conditions climatiques extrêmes pour les organismes des personnes des pays
tempérés. A partir de Beijing la température diurne était égale ou supérieure
à 36°C et la température nocturne descendait rarement en dessous de 30°C.
L'organisme et le psychisme des personnes circulant dans un véhicule non
climatisé étaient mis à rude épreuve. Parfois après avoir rouler plusieurs
heures, il fallait visiter des monuments, marcher dans un parc ou gravir une
montagne avec des centaines de marches. La non participation à ces activités
créa des tensions dans le groupe. Parfois j'ai visité seul des monuments.
Ces remarques sont faites pour attirer l'attention des futures voyageurs sur
l'impérieuse nécessité de constituer un groupe de personnes homogènes, sinon
en cours de route il faudra trouver des compromis à la majorité impliquant un
alignement
sur le moins disant culturel.
1.2 Les véhicules:
Plusieurs aspects doivent être évoqués.
Il est important que le groupe soit composé du même type de véhicules,
camping-cars traditionnels ou véhicules 4x4 aménagés ou camions. Il s'agit de
trois groupes de véhicules différents qu'il n'est pas souhaitable de mêler.
Ils ne roulent pas à la même vitesse et non pas les mêmes contraintes de
circulation. Certes la présence d'un petit véhicule 4x4 dans un groupe de camion
permet, de par son agilité, de rechercher aisément les parkings, les
bivouacs dans les villes ou dans la campagne et d'ouvrir la route en cas de
difficultés. De la participation des camping-cars traditionnels à un tel
voyage, je laisse le soin aux membres du groupe de Pierre Michel d'en parler.
L'homogénéité des véhicules en commodités sanitaires est un gage de sérénité
pour trouver les bivouacs. Enfin, je l'ai dit précédemment, la climatisation
des véhicules, sans être une nécessité, est aussi une garantie de sérénité du
groupe dans les moments difficiles. Pendant un voyage aussi long,
il y a quantité de faits exogènes au groupe qui créent des tensions dans le
groupe. Il est primordial, lors de la constitution du groupe et de la
préparation du voyage de prendre les dispositions pour éviter les
tensions induites par des faits endogènes au groupe. Loin de moi l'idée de faire
preuve d'élitisme, mais ce voyage entraîne un investissement important.
Chaque équipage doit pouvoir satisfaire ses attentes exprimées et latentes. |
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II L'itinéraire:
Le trajet attire les remarques suivantes.
2.1 le circuit:
Il a été mis au point par les membres de l'association des Routes de la Soie
et du Monde lors des voyages en 2000 et 2002. Il a été modifié pour
visiter les monastères de Labrang et de Kumbum situés dans le Tibet oriental . De plus
la partie sud a été changée en supprimant la visite de Nanning et de KunMing au
profit de la falaise sculptée de Dazu et du Bouddha Géant de Leshan. Il
représente un kilométrage très important, 18.400 kilomètres sur un réseau routier avec un
trafic peu dense mais sur des autoroutes et routes aux chaussées souvent
dégradées assorti d'une conduite des chinois sinon erratique du moins
déconcertante pour les européens.
2.2 Le réseau routier:
Je n'ai pas fait de statistiques, mais je pense que la majorité du kilométrage
a été faite sur autoroute, puis sur route nationale et enfin très peu sur route
départementale, finalement il y eut des pistes dans le Xinjiang et le Tibet.
L'usage des autoroutes a permis de faire de grandes distances
avec une moindre fatigue, mais le revers de la médaille est le peu de contacts
avec l'arrière-pays chinois. D'ailleurs le temps imparti ne le permettait pas.
Les autoroutes du nord sont récentes aux standards européens avec des aires de
services équipées d'un supermarché, de toilettes et d'un hôtel correct pour
nos guides. Nous les avons souvent pratiquées. Les autoroutes du sud sont plus
anciennes, la chaussée est souvent dégradée, les aires de services en mauvais
état et lorsqu'il y a un hôtel, les chambres sont des dortoirs avec plusieurs
lits que nos guides ont refusé d'utiliser.
Les routes nationales et provinciales sont en générales en bon état. Elles sont toutes à
péages, certes le coût est moindre que les autoroutes, mais les postes de
péage sont fréquents. Les ouvrages d'arts sont aussi à péage.
Les routes départementales utilisées sont à chaussée étroite et demandent une
grande vigilance de conduite tant dans la campagne que dans les villages.
Les péages, Toll Gate, constituent un poste de dépense important, pour
mon véhicule il ressort à 660 euros. Il y a des catégories de véhicule selon
le tonnage. Nos guides ont fait en sorte que les camions soient en catégorie 2
eu égard au fait que la fiche identificatrice du véhicule, au recto de la
fiche du code pays, ne comportait pas de tonnage.
Toutefois certains péages des autoroutes du sud pèsent les véhicules
automatiquement, le coût pour les camions devenait important.
Le revêtement des autoroutes est très abrasif, de plus la température au sol
est certainement très largement supérieure à 50°C en conséquence les pneus à
gomme tendre s'usent rapidement. Nous conseillons de partir avec un train de
pneus en excellent état.
La vitesse est limitée et les contrôles radar existent.
2.3 Les conducteurs chinois:
J'ai eu l'occasion de décrire dans les pages de ce site certaines pratiques
des conducteurs chinois tant sur autoroutes, conduite à contresens, que sur
routes en cas de travaux avec voie à sens alterné, création de bouchon que
nous appelions bouchon chinois. Mais
les plus dangereux sont les chauffeurs de taxis et de bus en ville qui pratiquent à outrance le slalom
avec queue de poisson. Avec mon camion à cabine avancée très haute, souvent un taxi ou un bus
sont passés devant moi en ne les voyant qu'à la dernière seconde ;
par chance, j'ai, à chaque fois, évité l'accident. De colère il m'est arrivé de
traiter ces chauffeurs de tous les noms d'oiseaux même en présence du guide
chinois dans ma cabine.
2.4 L'assurance du véhicule:
Le contrat de l'agence de voyage inclus une assurance et une option pour
augmenter la garantie de la responsabilité civile. Aux dires des guides, en
cas d'accident, la police prend des photos, nous eûmes l'occasion de le voir
maintes fois, et partage les responsabilités entre les parties si elles ne
s'arrangent pas au préalable à l'amiable. Nous assistâmes de loin à ces
discussions entre protagonistes.
2.5 Faits divers:
Il y a souvent des travaux sur les routes nationales et départementales qui
sont signalés au dernier moment. Il m'a été donné d'être dans le sens alterné
et de bousculer une quille de signalisation du fait qu'un camion s'était
engagé alors que j'y étais déjà. Pour un prétexte
inexpliqué ou non traduit, les ouvriers bloquèrent la circulation pour m'extorquer de l'argent,
il m'en coûta 100 CNY, environ 10 euros.
En quittant HuangShan pour Jingdezhen, je vis un motocycliste gisant dans le
fossé côté droit. J'étais le premier du convoi avec le guide, il m'intima
l'ordre de continuer en me disant qu'il s'agissait d'une affaire civile ne
concernant pas les étrangers. Hélas je n'eus pas le temps d'informer les
autres équipages qui s'arrêtèrent pour porter secours au blessé. Le guide
donna l'ordre au convoi de reprendre la progression après qu'un automobiliste eut
téléphoné à qui de droit. Aux dires du guide, nous aurions pu être impliqués dans
cette accident eu égard à la mentalité des chinois de toujours chercher à
obtenir de l'argent de quiconque. |
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III Les bivouacs:
La recherche du bivouac est le point focal de toutes les divergences des
personnes et de toutes les différences des véhicules. Son histoire vaudrait
l'écriture d'un conte humoristique. Il m'a été donne de subir
en Mongolie deux heures de rechercher d'un bivouac convenant aux femmes, ni
trop pentu, ni trop venté, ni trop laid, ni trop... pour finalement prendre le plus mauvais
à la nuit tombée. Bien sûr nous découvrîmes le lendemain le bivouac idéal à
quelques mètres delà, il en est toujours ainsi. L'un des
leitmotivs des hommes des deux autres équipages consistait à dire:"...
c'est aux femmes de décider..." Quelle capitulation! Je vécus sous
le régime matriarcal pendant plus de cinq mois. La direction de ma vie était tombé en
quenouille. Certes, la vie en groupe requiert des concessions.
En Chine le bivouac sauvage à la campagne est impossible, plus précisément
nous ne pûmes pas le pratiquer. Il y a à cela plusieurs raisons, l'absence de chemin de
traverse menant à un bosquet, au bord d'une rivière ou à tout endroit propice,
l'utilisation très peu fréquente des routes départementales et surtout la
nécessité de trouver un hôtel au guide. En effet contrairement à ce
qu'affirmait le responsable de l'agence de tourisme, les guides ne dorment pas
chez l'habitant, n'ont pas de tente. De plus ils souhaitent des chambres climatisées
étant originaires du Xinjiang ou ils ne connaissent que la chaleur sèche et
non une chaleur avec un taux d'humidité de plus de 80%.
Nous avons pratiqué toute sorte de parkings, d'hôtels, gardés ou non, cours
d'usine... Le coût est
aussi à prendre en considération dans le budget, il ressort à 200 euros pour mon
camion. |
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IV L'approvisionnement en nourriture:
La Chine est bien équipée en échoppes alimentaires, en supermarchés soit
locaux soit des grands de la distribution mondiale tels que Carrefour et Wallmart. Carrefour vends quelques produits français mais l'essentiel est
constitué de produits adaptés au goût chinois et fabriqués localement.
L'approvisionnement en fruits et légumes locaux est abondant. Seul le pain
nous causa des soucis d'achat. Le midi le groupe déjeunait avec le guide dans
de petits restaurants soit des aires de service soit des villages.
Les organismes furent mis à rude épreuve par la nourriture pigmentée. Le
guide veillait à l'absence de pigment dans la préparation de nos mets. |
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V Les fluides:
Le prix du gazole a légèrement varié pendant le séjour excepté dans la
province du Guizhou où le distributeur Sinopec rationnait à 200 CNY par
véhicule, l'autre
distributeur Petrochina en profita pour augmenter son prix.
L'approvisionnement ne pose aucun problème, les routes et autoroutes sont bien
équipées en stations services. Au dire des guides, le prix du gazole à la
pompe est fixé par le gouvernement une fois par an. En conséquence, il faut
s'attendre à une augmentation significative début 2007.
En ce qui concerne les vidanges de l'huile moteur et le changement des filtres, chaque équipage a eu sa propre
solution, le Toyota a fait une maintenance chez Toyota à Ürümqi, l'Unimog avait
emporté la quantité d'huile et de filtres pour le voyage complet, le MAN a été entretenu par
MAN à
Beijing.
L'approvisionnement en eau ne pose pas plus de difficulté. Les stations
services ont un poste d'eau moyennant un prix forfaitaire par véhicule de 10
CNY. Tous les parkings d'hôtel que nous avons utilisés avaient un tuyau d'eau.
Bien sûr cette eau n'est pas potable, elle doit être traitée. La consommation
d'eau n'est pas négligeable. Il est agréable les jours de forte chaleur,
température supérieure à 30°C et taux d'humidité dépassant 70%, de
prendre une douche le soir avant de se coucher.
L'approvisionnement en gaz ne fut pas non plus une difficulté pour l'équipage
du Toy. |
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VI L'argent:
Ce thème est rarement abordé. J'ai donné, au fil de la publication des pages
de ce site Internet, l'évolution des principaux postes de dépenses, les
péages de routes/autoroutes, le coût des parkings, le coût des visites, le
coût du litre de gazole. Les futurs participants doivent être conscients que
le coût final du voyage peut être largement supérieure au double du prix payé
à "China Comfort Travel" non compris le coût éventuel de pièces de rechange
envoyé de France ni le coût du voyage d'approche de la Chine et du retour en
France. Je n'ai pas donné le coût alimentaire car il n'est pas représentatif.
Sauf à Kashgar où il n'y avait pas de distributeur de billets, ATM's, toutes
les villes ont une "Bank of China" avec un DAB acceptant la carte Visa. Le
retrait est limité soit à 2.000 soit à 2.500 CNY selon la ville. Pour obtenir
la somme souhaitée il suffit de faire autant de retraits que nécessaire dans
la limite du montant hebdomadaire de la carte détenue. Le change d'euros, de
dollars ou de travellers ne pose pas non plus de problème, parfois il y a une
limite du montant pour les travellers. Les banques sont ouvertes le samedi et
le dimanche.
Sur la durée du voyage, le taux de change moyen pondéré frais inclus est de 9,65
yuans
pour un euro. |
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VII Les guides:
Le rôle et les missions du guide sont définis de manière imprécise par le
contrat, peut-être volontairement. A minima, il est un interprète et un facilitateur rendant
possible notre voyage. Sans généraliser aux quatre guides, ils ne furent pas
des conférenciers aptes à expliquer les faits civilisationnels de leur pays.
D'ailleurs certains guides, le deuxième et le troisième, de la région d'Ürümqi,
visitaient des sites ou des musées en s'associant à un groupe de chinois pour
écouter le commentaire du conférencier en langue vernaculaire.
Le vécu est affaire de relationnel entre le guide et le
groupe, plus précisément entre le guide et un certain équipage. Le guide voyageait
alternativement dans la cabine de l'un des camions. L'inconfort de la cabine
bruyante et non climatisée d'un des camions entraîna des tensions avec
l'équipage concernée. De plus l'obligation de trouver tous les soirs une
chambre acceptée par le guide ne favorisa pas la sérénité des contacts.
Pendant le
voyage nous eûmes quatre guides dont le dernier était anglophone alors que le
contrat stipulait que les guides parlent français. Après l'intervention auprès
de l'agence française, une interprète, Stéphanie, vint se joindre à Liu pour la fin du
voyage de Lhassa à Katmandou.
Tous nos guides n'avaient le permis de conduire. Le
contrat doit mentionner que les guides ont le permis
de conduire, c'est très important pour nous conseiller et nous expliquer les
panneaux de signalisation rencontrés sur le réseau routier. |
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VIII L'extension du visa
et des autres documents:
Le contrat de l'agence de voyage est basé sur un séjour de 100 jours
pour tenir compte des aléas du voyage. Or le visa chinois est au maximum
de 90 jours, il fallait donc procéder une extension de 10 jours en Chine. Après
maintes explications de l'un des guides, Yang le troisième, de CITS, le sous-traitant chinois de China
Comfort Travel, il apparut que c'est un nouveau visa de trente jours que nous
ne pouvions obtenir que dans une capitale de province. Ainsi il
fallait attendre le mois de septembre. Après discussion du groupe, le choix
des villes se fixa soit sur Guiyang soit sur Chongqing. Guiyang fut préférée,
car située à environ 1.100 mètres d'altitude, la température y était agréable. De plus nous dûmes
intervenir auprès du directeur de la China Comfort Travel pour que le
sous-traitant prennent à sa charge le coût, certes minime, du nouveau visa.
Nous dûmes attendre quatre jours à Guiyang, soit un retard équivalent sur le
plan de route, deux jours furent rattrapés ultérieurement. Le nouveau visa est
valable du 12/09/06 au 10/10/06. La décision de procéder à l'extension du visa
fut prise pour des raisons sécuritaires au cas ou nous aurions du retard dans
le cheminement vers Lhassa eu égard à l'expérience des groupes en 2000 et
2002.
Le guide anglophone de Lhassa, Liu, remplaçant Yang à Xichang nous apprit que nous
devions sortir de Chine au plus tard le 02 octobre et non le 07 octobre comme le prévoyait
le contrat. De plus les autres documents chinois, permis de
conduire, validité jusqu'au 02/10, carte grise du véhicule, validité jusqu'au
02/10 et taxe de circulation, validité jusqu'au 30/09, sont cohérents. Par
ailleurs, Tursum, le premier guide nous avait sinon
mal informé du moins il nous avait caché la réalité ou la vérité: Tous les
documents chinois y compris ceux émis par l'autorité militaire du Tibet nous
imposait de sortir au plus tard le 02/10/2006. En effet il nous avait conté
une histoire abracadabrantesque concernant la fête nationale de Chine entraînant la fermeture de
la frontière avec le Népal! Il nous conseillait de sortir avant le 01/10/06 pour
que nous en tenions compte dans notre plan de route. Est-ce la duplicité du
caractère chinois? De toute évidence, nous n'avons pas été clairvoyant lors
que nous avons reçu les documents à Kashgar. Nous aurions du nous apercevoir
sinon d'une anomalie du moins de la cohérence des documents chinois sur la
date de sortie de Chine au plus tard le 02/10/2006.
Il apparut alors que la décision de prendre le nouveau visa à Guiyang n'était
pas pertinente.
Les travaux d'infrastructure de la route stratégique 318 de Chengdu à
Lhassa rendent la circulation moins aléatoire, moins cassante. De plus
l'entrée en Chine quinze jours plus tôt que les précédents groupes en 2000 et
2002 nous permit de bénéficier d'un temps extrêmement clément. La problématique de l'extension
du visa et des autres documents reste entière:
A quel moment est-il judicieux de la faire? Est-il utile d'étendre le
séjour à 100 jours?
Quoiqu'il en soit China Comfort Travel nous est redevable de cinq jours de
séjour en Chine/Tibet. Ce sont les jours qui nous manquèrent pour visiter
sereinement Lhassa et les monastères sur la route vers la frontière népalaise. |
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IX Les Chinois:
Le comportement des chinois ne laisse pas de surprendre le voyageur
européen.
Ils sont bruyants, ils parlent très fort voire ils crient. Est-ce un
problème de la langue chinoise? Lors de mes voyages précédents j'avais été surpris
par les crachats qu'ils expectorent à tout moment et en tout lieu. Cette
pratique a toujours cours. Il m'a été donné de le voir et de l'entendre par un gardien de musée en costume trois pièces et gants blancs.
Le raclement de la gorge puis le jet dans un crachoir métallique furent
sonores dans un environnement silencieux. Dans les cybercafés composés de centaines de postes,
ils fument, ils crachent par terre, ils crient en jouant avec des jeux
guerriers.
Voir un chinois manger avec les baguettes est un spectacle inouï et
inoubliable quelque soit le restaurant, une gargote ou un restaurant haut de
gamme. Ils lapent bruyamment la nourriture du bol, ils enfournent la
nourriture dans leur bouche. Ils mangent bien souvent
en groupe, familiaux ou d'affaires. Alors les plats sont communs, ils
remplissent leur bol avec les baguettes qu'ils utilisent. A la fin du repas la
table, souvent ronde, est jonchée de déchets de toute nature. Le sol autour
des convives est indescriptible. Bien sûr, ils fument en mangeant.
A Beijing, j'ai été invité dans de grands restaurants, certes la nourriture
était excellente relativement aux gargotes. Mais qu'il me soit permis de dire
que la gastronomie chinoise ne peut être de grande qualité dès lors qu'il
faut manger avec des baquettes. La viande est très cuite pour pouvoir être
déchiquetée avec les baquettes. Le poisson, lorsqu'il n'est pas découpé en
morceau baignant dans une abondante sauce, est présenté en entier. Le
spectacle après que les convives se soient servis avec leur baquettes est
ahurissant. Quelque soit le restaurant il est d'usage d'emporter le reste des
plats.
Les toilettes chinoises mériteraient un long développement que la bienséance
m'interdit ....Elles sont à l'image de la table et du sol après le repas des convives.
A tous nos arrêts ils s'approchaient des
véhicules pour les observer et pour discuter bruyamment entre eux. Certains demandaient à visiter,
d'autres pénétraient sans autorisation dans la cabine et la cellule.
Il est difficile de croire que les chinois appartiennent à l'une des plus grandes
et des plus exquises civilisations et assurément à la plus pérenne. Manifestement il y a une
fracture entre les lettrés et le peuple. |
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X Mon appréciation:
Ce voyage me permit de voir de nouveaux aspects de la civilisation chinoise et de
revoir certains monuments que j'avais découverts lors mes précédents voyage,
1981 et
1988
et au Tibet,
1990 et
1991. je fixais à jamais dans ma mémoire la beauté des sites
millénaires. Malgré mes lectures antérieures et les mises à niveaux faites
avant mon départ. Je reconnais humblement que la civilisation chinoise dans
tous ses aspects philosophiques, culturels et cultuels est d'une appréhension
difficile. De plus comme précédemment, le dialogue avec les autochtones est
toujours impossible pour un non
sinisant. Nos guides ne furent d'aucune aide dans l'approche civilisationnelle
eu égard au filtre du truchement et au conditionnement
éducatif et politique. J'ai tenté, lors de la présence du guide dans ma
cabine, d'aborder des sujets sensibles, Taiwan, le Tibet, la Corée du Nord, la
démographie, la démocratie, les droits de l'homme, etc... le dialogue fut
difficile parfois impossible avec certains, mais toujours convenus.
L'évolution de la Chine après le virage politique de la "Bande des
Quatre" puis le virage économique à la
fin du XXe siècle fut pour moi un réel choc. J'ai tenté de le dire dans les
précédentes pages de ce site. La fracture entre les nouveaux riches, la
bourgeoisie naissante des villes et la paysannerie des campagnes est une
réalité que le gouvernement de ce pays a à gérer. Le décollage économique, la
démographie, la politique de rénovation des logements sociaux et la
construction d'infrastructure moderne ont entraîné un boom dans le bâtiment et
les travaux publics visible dans toutes les agglomérations, parfois avec des
moyens archaïques voire séculaires. Ce fut l'un des moteurs de la croissance
chinoise.
Ce fut un voyage certes enrichissant, mais trop rapide compte tenu du temps
imparti par la législation et surtout avec trop d'heures de conduite pour
aller d'une ville à l'autre. Ce fut du stakhanovisme culturel. Mais grande
déception est le peu de temps consacré à la visite du Tibet. |
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XI Pertinence de ce voyage
en camping-car:
Les paragraphes précédents ont présentés succinctement certains aspects négatifs, les plus criants,
beaucoup de kilomètres d'autoroute, des bivouacs en parking d'hôtels, peu de
contacts avec la population, peu de vision de l'arrière pays, pas
d'accompagnement culturel. Pouvait il être fait autrement?
Je voudrais reprendre l'idée émise par Stephen S. de notre
Association des Routes de la Soie et du Monde, qui répondait à l'un de mes
courriels de demande d'information: "... un bon plan serait d'arriver au
Tibet, de le parcourir, d'y laisser les véhicules puis de visiter la Chine
en voyage organisé, enfin de reprendre les véhicules au Tibet ... ".
--Pour le camping cariste l'entrée au Tibet est possible par Kashgar, par
Katmandou et par Chengdu.
----Kashgar: L'arrivée à Kashgar peut se faire soit par le col de
Torugart en provenance du Kirghizstan ou du col de la Kunjerab en provenance
du Pakistan par la KKH. Il serait bénéfique de profiter d'être au Xinjiang
pour faire la route de la Soie jusqu'à Lanzhou et d'entrer au Tibet par la route
permettant de visiter les monastères de Labrang et Kumbum, puis les provinces du
Kham et de l'Amdo avant d'aller à Lhassa.
----Katmandou: C'est la route classique vers Lhassa.
----Chengdu: Pour les équipages tenus par le temps et ou ne souhaitant pas faire
un long voyage d'approche, il est envisageable d'envoyer les véhicules à
Hongkong par bateau puis d'aller à Chengdu via Canton par l'autoroute. Ce
trajet à l'avantage de pénétrer au Tibet par la route de la conquête de
l'ouest tibétain par les chinois, route 318. Chengdu est aux chinois ce
que St Louis fut aux américains, la Porte de l'Ouest.
--Les catalogues des grands voyagistes français peuvent servir de base de
réflexion pour visiter la Chine ayant laissé les véhicules à Lhassa. De plus le
voyagiste auquel aura été confié le circuit au Tibet pourrait être chargé de
la visite de la Chine en voyage organisé si le nombre de personnes est
suffisant. De mon expérience China Comfort Travel n'est pas le mieux placé
pour le voyage tant en Chine qu'au Tibet eu égard au fait qu'il soustraite à
une agence chinoise, pour nous ce fut CITS d'Ürümqi et pour l'autre groupe
ce fut Swan. Il serait préférable de traiter directement avec une agence
chinoise. J'avais personnellement entamé cette démarche avant la défection des
candidats du groupe des camions, voir la page Présentation du menu ci-dessus.
Le choix du circuit, le type de voyage est affaire de jugement personnel, d'objectifs de chacun
et de la composition du groupe de voyageurs. |
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XII Le voyage de retour en
France:
Du retour en France je ne dirais rien.
Dès l'étude du voyage en octobre 2005, j'avais annoncé que je partais pour un
tour du monde et qu'en conséquence je ne rentrais pas en France. Les deux
autres équipages sont partis de France ensemble et doivent y rentrer
ensemble. Les tensions accumulées au cours du voyage, l'annonce mainte
réitérée dans les moments de fortes tensions devraient entraîner l'éclatement du
tandem à Katmandou. |
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Katmandu, le
2006/10/04 |
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